Au cœur du Plan Climat et dans le cadre de sa compétence en aménagement du territoire, la Région Sud met en œuvre une politique de prévention et gestion des risques naturels. Ses objectifs : anticiper pour protéger les territoires les plus exposés, accompagner les communes et aider dans l’urgence. Le 13 décembre dernier, l’Assemblée régionale sous l’impulsion du Président Renaud Muselier a voté des mesures d’accompagnement aux sinistrés.
Pour les entreprises :
Un fond régional exceptionnel doté de 3M€ constituera des aides exceptionnelles pour les petites et moyennes entreprises de moins de 50 salariés et de moins de 5M€ de chiffre d’affaires. L’aide sera comprise entre 500€ et 20 000€, selon les pertes d’exploitations recensées et sera gérée conjointement par la Chambre de métiers et de l’artisanat de Région et la Chambre de Commerce et d’Industrie de Région.
Pour les territoires :
10 M€ pour une aide exceptionnelle pour les Communes ou EPCI reconnues en état de catastrophe naturelles, pour rétablir au plus vite des conditions de vie normales pour tous les habitants en réparant les infrastructures et réseaux endommagés. Le « Frat solidarité inondations » a été acté le 13 décembre par la Région.
Pour les agriculteurs :
L’agriculture n’est pas en reste, mais nécessite un constat plus précis. Un dispositif pour les exploitants agricoles sinistrés sera voté début 2020, vraisemblablement en mars, afin de ne pas impacter les prochaines récoltes.
De plus, ce 13 décembre, la Région s’est engagée encore à hauteur de 30 M€ pour finir les travaux de sécurisation contre les crues du Rhône auprès de la convention avec le SYMADREM (Syndicat Mixte interrégional des digues du delta du Rhône et de la mer).
« Conscients de la nécessité d’accompagner au mieux les habitants des communes sinistrées et les territoires, nous avons souhaité que la solidarité régionale s’exprime par des mesures concrètes. » Renaud Muselier, Président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur Président de Régions de France
La Région Sud, particulièrement exposée aux risques
En 2016 (source Insee), un million d’habitants, dont 100 000 particulièrement vulnérables (jeunes enfants et personnes très âgées), vivent dans des zones potentiellement inondables, souvent urbanisées.
Les populations de Vaucluse et des Alpes-Maritimes, notamment à Nice, sont les plus exposées. Les interactions sont fortes entre urbanisme et risques. L’héritage des politiques anciennes d’urbanisation (parfois encore actuelle) est lourd de conséquence et peut créer du sur-risque. L’Insee estimait en 2018 que 17.5% des logements construits depuis 2010 en région Sud étaient situés en zone potentiellement inondable.
Facteur aggravant, en zone inondable, un habitant sur six occupe une maison sans étage. La population résidente n’est pas la seule concernée car plus de 110 000 touristes peuvent être hébergés dans des campings ou des hôtels exposés à un risque de crue. Le risque concerne aussi les entreprises. Plus de 44 000 entreprises de la région sont en effet implantées en zone inondable, représentant 28% des emplois salariés et 457 800 travailleurs. L’enjeu économique est donc très fort.
État des lieux
La Région Sud est soumise à un climat méditerranéen extrême avec des sécheresses estivales propices aux feux de forêt et à l’automne, à des précipitations violentes qui peuvent générer inondations et glissement de terrain, comme l’a démontré l’actualité récente.
La stratégie régionale a été établie pour faire face aux 5 types de risques les plus présents dans cette zone.
- Inondations (1er risque naturel majeur)
- Séismes
- Mouvements de terrain et risques miniers
- Feux de forêt
- Avalanches
7 axes ont été mis en œuvre par la Région Sud, la DREAL (Direction Régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement en Provence-Alpes-Côte d’Azur), l’Etat, la sécurité civile, les départements et le CEPRI (Centre européen de prévention du risque d’inondation).
- Prévention par l’éducation et la sensibilisation
- Etude de terrain
- Aménagement du territoire avec prise en compte des risques
- Recensement et contrôle des ouvrages hydrauliques
- Anticipation des crises
- Informations préventives et culture du risque
- Organisation et coordination des secours
Un Comité régional sur les risques a été mis en place dès 2018, il permet d’identifier, à partir des retours du terrain et en particulier des collectivités, les enjeux, les points forts et les axes possibles d’amélioration des politiques publiques mises en œuvre en matière de risques naturels par les acteurs du territoire. La diffusion du livre blanc qui fait état de ces retours est prévue sur le premier trimestre 2020.
En parallèle, la Région:
- S’investit dans l’Observatoire Régional des risques majeurs
- S’engage auprès des 17 PAPI (programme d’actions et de prévention des inondations) signés représentant 36 M€ d’aides régionales pour des actions de prévention (infrastructures et culture du risque)
- S’implique dans deux programmes de coopération européenne sur la gestion des risques : PITEM Risk et Proterina