La belle lune de miel de Fabien Aliaga avec ses abeilles

Written by on mardi 21 juillet 2020

Après des études en biologie environnementale et une année à barouder, Fabien Aliaga est revenu au pays et s’est piqué d’apiculture. Récemment installé à Simiane, il parle avec passion de ses « petites protégées » les abeilles. Portrait.

Dans sa Kangoo jaune, un autocollant d’abeille remplace le logo de La Poste et un enfumoir trône à l’extérieur de la porte arrière du véhicule. Fabien Aliaga, jeune apiculteur, quitte son exploitation de Simiane-Collongue dans les Bouches-du-Rhône. Direction le plateau de Puimichel, dans les Alpes-de-Haute-Provence, où l’attend l’un de ses ruchers.

Après 1h15 de trajet, il emprunte une piste caillouteuse et rejoint les 37 ruches qui ont été transhumées juste à côté d’un champ de lavande. Chaque colonie abrite 40 000 abeilles. Le bourdonnement est incessant. « Il fait trop sec dans les Bouches-du-Rhône, explique l’apiculteur, enfumoir à la main pour empêcher les abeilles de communiquer entre elles et prévenir ainsi toute attaque. Au fil des floraisons, c’est la danse des transhumances !J’ai des ruchers ici pour la lavande, dans les Baronnies provençales pour le tilleul, dans les Alpes-de-Haute-Provence et les Bouches-du-Rhône pour le thym, en Ardèche pour les châtaigniers, sur le plateau d’Albion pour la lavande fine et jusque dans l’Ain pour l’acacia. » En tout, ce sont plus de 250 ruches dont le trentenaire s’occupe seul.

Un métier très physique

Fabien n’est pourtant pas tombé dans une ruche quand il était petit. C’est le hasard qui l’a emmené vers ce métier pas comme les autres. Diplômé en biologie environnementale, ce passionné de voyage fera sa dernière année d’étude en Écosse. Puis il s’envolera un an en Australie et en Nouvelle-Zélande. « Des terres de nature. De nature spectaculaire, dit Fabien l’œil brillant derrière ses petites lunettes dont les branches sont en bois. En rentrant j’ai tout de suite su que je ne pourrais pas passer ma vie dans un bureau ! Un ami connaissait un apiculteur qui avait besoin d’un bout de terrain pour mettre ses ruches en hivernage. Je lui ai proposé mes terres. Tout a commencé comme ça ! ».

En 2018, Fabien retourne sur les bancs de l’école pour parfaire sa formation et ouvre son exploitation dans la foulée. « On ne se rend pas toujours compte mais c’est très physique. » Il faut dire que les abeilles ne rechignent pas à la tâche : dans une ruche, chaque étage regorge de 20 à 25 kilos de miel. À l’année, Fabien et ses abeilles arrivent à produire près de deux tonnes du fameux nectar. « Les abeilles ont bien bossé ! » « C’est fascinant de voir l’interaction entre une abeille et une fleur. C’est un véritable jeu de séduction qui se joue. Un jeu donnant donnant : la fleur offre son nectar à l’abeille et l’abeille pollinise et permet à l’espèce de se développer. C’est un système bien rôdé qui perdure depuis des millions d’années », explique Fabien.

En soulevant les cadres de ses différentes ruches, l’apiculteur s’enthousiasme : « Elles ont bien bossé ! Il y a déjà beaucoup de miel, ça va être une bonne récolte ! ». À côté des ruches, il a installé des bacs d’eau. « Je ne veux pas que mes petites protégées s’épuisent à aller chercher une source trop loin », explique-t-il avec prévenance.

L’apiculture est un métier très technique. C’est un aspect certainement moins connu du grand public : Fabien choisit des larves pour faire du greffage de reine. Cela lui permet de sélectionner les ruches souches, et donc d’orienter la génétique de ses ruchers. Il peut reproduire des reines qui produisent beaucoup de miel, celles qui sont de bonnes nettoyeuses, qui font de bonnes réserves hivernales ou encore celles qui sont plus résistantes aux maladies.

« Derrière le miel, il y a tout un terroir »

Fabien a fait le choix de vendre directement son miel, qui bénéficie d’une IGP et/ou d’un label rouge, sur son exploitation à Simiane. Il travaille également avec des magasins de producteurs, sur les marchés et dans les foires. « Je veux un produit où je peux rencontrer mon client et lui raconter l’histoire de mon miel. Car derrière le miel, il y a tout un terroir, tout un paysage. Je veux faire plaisir aux gens, leur offrir un beau produit fait avec amour en alliance avec mes convictions », explique-t-il.

Comme il veut « aller au maximum des possibilités du miel », l’apiculteur propose également à la vente de la propolis, un matériau fabriqué par les abeilles à partir de résine végétale et de cire qui est un antiseptique naturel, du pollen mais aussi des produits travaillés comme du nougat, du pain d’épice ou encore des bonbons. Et Fabien l’assure : « Tous les produits de la ruche ont un bénéfice santé indéniable pour les humains ».

J.K.

Le Département aide les jeunes agriculteurs à s’installer

L’agriculture est un secteur vital. Un tiers de la superficie des Bouches-du-Rhône est en effet utilisé par l’agriculture, soit 150 000 hectares. Les 4 200 exploitations de notre territoire emploient environ 20 000 salariés et dégagent un chiffre d’affaires de près de 950 millions d’euros. Au travers de la préservation du « made in Provence », de la favorisation des circuits-courts, de mesures pour les agriculteurs et de la mise en avant de leur activité par le biais de grands événements comme MPG2019, le Département se mobilise au quotidien. Les jeunes agriculteurs ont également toute l’attention de notre collectivité. En 2020, le Département a ainsi alloué une aide à sept hommes et femmes pour les aider à démarrer leur projet agro-écologique. Viticulteur, éleveur d’escargot, maraîcher ou encore apiculteur ont ainsi pu bénéficier de cette subvention. Retrouvez toutes les infos en >cliquant ici<.


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