Covid 19 : des agents régionaux des lycées au grand coeur

Written by on jeudi 23 avril 2020

Véronique Paul

COVID-19, Education-Lycées |

Alors que les lycées du territoire sont fermés depuis la crise sanitaire, plus de 90 agents régionaux travaillant dans ces établissements scolaires ont décidé de répondre à l’appel de la Région Sud pour prêter main forte aux hôpitaux, en première ligne face à cette crise. Témoignages de différents volontaires avec tous un point commun : une générosité et une humanité exemplaires.

Isabelle Petit,54 ans, agent régional des lycées au lycée Marcel Pagnol de Marseille (10e)

« Au lieu de rester à la maison et de tourner en rond, je voulais faire du bénévolat. Et la Région nous l’a proposé ! Je travaille donc à l’hôpital Valvert à Marseille où je conditionne les repas dans des barquettes, du lundi au vendredi, sauf le mercredi, de 7 h à 12 h. Au total, on prépare 60 barquettes par jour. Le renfort permet de soulager les équipes de l’hôpital. Certains me disent que je me mets en danger en étant bénévole… Mais je ne peux pas rester sans rien faire ! On doit aider les gens en difficulté et leur tendre la main, surtout en ce moment… Nous sommes tous concernés. Et même si je n’ai pas de retour, je le fais avec le cœur. Je suis comme ça ! Mais à l’hôpital, les remerciements me font toujours chaud au cœur. Bien entendu, nous appliquons toutes les mesures d’hygiène : lavage des mains, gants, masques, charlotte… Je suis volontaire et je le serai toujours ».

« On doit aider les gens en difficulté et leur tendre la main »

François Morin, chef cuisinier au lycée Périer (Marseille 8e)

« Comme beaucoup, j’étais confiné chez moi depuis l’annonce du gouvernement à cause du coronavirus. Mais quand le Président de Région, Renaud Muselier, nous a invités à être volontaires, j’ai trouvé ça naturel d’accepter ! Je n’ai pas d’enfants à charge et j’ai le temps. C’est pour moi le seul moyen d’aider la société à l’heure actuelle. On m’a envoyé comme bénévole à la centrale de l’APHM, le service qui prépare l’ensemble des repas de tous les hôpitaux marseillais et de certaines crèches. Nous sommes 110 personnes à y travailler. Pour ma part, je viens aider du lundi au vendredi, de 7 h à 14 h, car je voulais prendre les horaires qui arrangent le plus le personnel. Même si je suis chef cuisinier dans un lycée, et même si j’ai déjà été responsable de mon propre restaurant gastronomique à Gap, je me porte volontaire là où il y a du besoin. J’ai donc accepté de participer au conditionnement des repas déjà préparés pour les disposer dans des barquettes et je veille aussi à la répartition des produits. Nous en conditionnons entre 20 000 et 30 000 par jour. Et puis, ça me fait une expérience. Je suis vraiment content et fier d’être volontaire même si c’est normal pour moi. Car c’est bien de taper sur les casseroles à 20 heures mais c’est encore mieux si on peut faire plus. Et si on peut, il faut le faire ! Je voulais impérativement aider et me rendre utile. A l’APHM, j’ai été très bien accueilli et tout le personnel est très reconnaissant. Ma famille est fière de moi et ça, c’est la cerise sur le gâteau ! Ça fait plaisir et ça m’encourage. Quelques jours avant le déconfinement, j’irai aider la centrale du lycée Périer à la préparation des repas des lycéens de retour en classe ».

« C’est pour moi le seul moyen d’aider la société »

Fanyda Jolludel, 60 ans, agent régional au lycée Pagnol (Marseille 10e)

« Je voulais être volontaire. J’ai l’énergie et pas d’enfant à m’occuper. C’est pour cette raison que j’ai accepté la proposition de la Région. J’ai donc commencé à travailler à la lingerie de l’hôpital Nord. Durant les 35 heures de la semaine, je plie le linge propre pour les soignants : les blouses, les pantalons… C’est physique mais il y a une bonne ambiance ! On est une équipe cosmopolite de 60 personnes de tous âges, respectueux les uns des autres. Il y aussi des volontaires qui sont militaires, d’autres fonctionnaires… Pour moi, c’est un devoir de citoyen qui me permet d’exprimer ma fraternité. Je ne peux pas faire autrement ! Quand je me rends utile, je me sens bien même si ça me coûte. Je me lève le matin et je suis contente de savoir que je vais pouvoir aider. Je n’aurai pu reprendre le travail sans faire quelque chose en cette période difficile. Et puis ça me permet de vivre d’autres expériences ! C’est dans les périodes difficiles qu’il faut se serrer les coudes ».

« C’est dans les périodes difficiles qu’il faut se serrer les coudes »


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