Coronavirus : « situation extrêmement préoccupante » en Guyane selon la porte-parole du gouvernement

Written by on mercredi 24 juin 2020

« La situation en Guyane est extrêmement préoccupante », a souligné mercredi la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye, à l’issue du Conseil des ministres, évoquant « une difficulté importante » dans ce territoire confronté à une épidémie de Covid-19 qui s’aggrave.

Outre-mer la 1ère avec AFP


Mercredi 24 juin, l’agence régionale de santé (ARS) comptabilisait 2 827cas confirmés (+234 cas en 24h), 9 décès (+1), 102 hospitalisations et 15 patients en réanimation.

— Préfet de la région Guyane (@Prefet973) June 24, 2020

« Manque de bras »

En Guyane, « nous avons des cas regroupés, avec une diffusion communautaire, autrement dit, où le retraçage des chaînes de contamination n’est plus possible », a expliqué Sibeth Ndiaye, assurant que l’Etat était « aux côtés des Guyanais, de manière à répondre à cette difficulté importante que nous ne méconnaissons pas ».


Compte tenu de la situation, le second tour des municipales, prévu le 28 juin, a été annulé par un décret du ministre de l’Intérieur, mais aucune nouvelle date n’a été pour l’instant « définie », a précisé la porte-parole. « Cela se fera en lien avec les autorités locales », a-t-elle dit.

La ministre des Outre-mer Annick Girardin, en déplacement depuis mardi dans ce territoire de 300.000 habitants maintenu sous état d’urgence sanitaire, a de son côté lancé mercredi matin sur RTL un appel à des renforts supplémentaires sur place pour faire face à l’épidémie. « Ici en Guyane, on a besoin d’aide, de personnels de santé, infirmiers, réanimateurs, médecins. C’est un appel que je veux faire, nous avons besoin de cette ressource supplémentaire. On a le nombre de lits, on a les respirateurs, on a tout le matériel, mais on manque de bras », a déclaré Annick Girardin. « On double chaque semaine le nombre de cas, a expliqué Annick Girardin. On était à 500 cas il y a deux semaines ».

Reconfinement

Alors que le gouvernement a indiqué dimanche que la question d’un reconfinement du territoire était sur la table, Annick Girardin a précisé que le débat se posait entre « un reconfinement généralisé et un reconfinement ciblé ». Elle a rappelé avoir installé mardi à Cayenne « un comité de gestion de crise élargi, avec les élus, les citoyens, scientifiques, associations et le grand conseil coutumier, pour prendre une décision partagée ». Mais « il faut se rappeler que des reconfinements ciblés sont déjà pratiqués en Guyane (Saint-Georges de L’Oyapock, Camopi et une cité de Remire-Montjoly) qu’il y a un couvre-feu, des contrôles routiers, la situation est déjà sous contrôle et les restrictions sont déjà très très fortes », a-t-elle souligné.

Mercredi, deux nouvelles évacuations sanitaires de patients ont eu lieu, cette fois vers la Guadeloupe, a annoncé la préfecture. Quatre ont déjà eu lieu vers la Martinique.


La ministre s’est rendue mercredi à Saint-Laurent-du-Maroni, où elle a notamment rencontré des élus, et devait faire une dernière allocution dans la soirée à Cayenne.


Elle a aussi accepté de rencontrer un collectif de Guyanais (dont certains membres du collectif qui avait bloqué la Guyane en 2017), qui l’ont interpellée, lors d’un échange tendu mercredi matin. « Vous pensez qu’on a peur de vous. Les Guyanais vont s’occuper de vous, même si vous tirez sur nous », a hurlé l’un d’eux à la ministre, soulignant qu’en 2017, ils avaient « fait plier l’Etat ».


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